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Henri Cartier-Bresson au Centre Pompidou

  • lapausemag
  • 24 mars 2014
  • 3 min de lecture

« L’œil du siècle » comme on surnomme Henri Carier-Bresson va-t-il permettre au Centre Pompidou de proposer l’exposition du siècle ? Dans tout les cas, Beaubourg s’attaque à une grande figure de la photographie, cherchant à mettre en lumière toute la diversité du travail de Cartier-Bresson. Visite guidée.




Un début surréaliste

Le parcours chronologique et thématique de l’exposition nous fait suivre toutes les facettes du travail d’Henri Cartier-Bresson, au fil de ses rencontres et de ses choix artistiques.Dans sa jeunesse, c’est vers le dessin qu’il se tourne, en intégrant l’académie d’André Lhote en 1920. Et si sa production picturale ne restera pas dans les livres d’histoire de l’art, cette période permet de comprendre d’où vient son talent de la mise en scène, du cadrage. Dans le même temps, il pratique la photographie en amateur, mais surtout, il approche les surréalistes. De ces rencontres avec les membres du groupe, il en garde quelques traces visibles dans ses premières photos : l’empilement des corps et des objets, la rêverie et la poésie surréalistes. Il laisse place à l’inconscient, capte l’instant, ne pas contrôler sa photo et partir, il se laisse prendre par le hasard des rencontres, de ses déambulations dans la ville.



Du militant...

Toujours sous l’influence de ses amis surréalistes, Cartier-Bresson entame un nouveau volet de son œuvre. Une photographie engagée, sous les couleurs du Parti Communiste. À partir de 1935, il réalise des reportages pour la presse communiste. Le regard qu’il pose sur les évènements trouve déjà son originalité. Il décale son regard, son cadre, et offre un autre point de vue sur la situation. Il photographie le peuple, la foule, s’attarde sur les visages. Il nous montre ce que l’on ne voit pas toujours, il capte des moments auxquels on ne fait pas attention et leur donne toute leur importance. Il montre l’Histoire selon un angle nouveau. Cartier-Bresson passe brièvement par le cinéma car, pour lui, le cinéma permet une narration plus claire et lisible par le plus grand nombre. Il documente notamment après la guerre (durant laquelle il fut fait prisonnier) la destruction d’Oradour-sur-Glane avec sa caméra et son appareil photo.



... au photoreporter.

Après sa première grande rétrospective en 1947 au MoMa de New-York, il fonde Magnum avec, entre autres, Robert Capa et David Seymour. L’agence de photoreportage devient rapidement une référence. Jusqu’en 1970, il se plie à l’actualité et aux commandes, parcourant le monde pour rendre compte des évènements internationaux. Il s’attache à montrer les conditions de vie des différents peuples qu’il rencontre. On retiendra les clichés des funérailles de Gandhi, de Staline, sa couverture de Mai 68... Et s’il adopte pendant cette période un point de vue de journaliste photographe, rapportant avec le plus d’objectivité possible les évènements de l’actualité, à la fin de sa carrière, il se définit plus comme un anthropologue.Il va à la rencontre des gens, part à la recherche de regards, s’attarde sur le dessin des corps. On observe dans ses photographies des années 1960-1970 un regard sur l’autre qu’il pouvait poser quand il dessinait. Il s’éloigne d’une vision militante pour s’attacher à l’humain face à la société, à la modernité...



Un retour aux sources.

À partir des années 1970 il prend ces distances avec Magnum et pratique la photo hors de toute commande privée ou institutionnelle. Son travail est alors plus personnel, poétique, peut-être plus artistique.Il termine sa vie en reprenant le crayon, croquant des visages, s’attachant au regard. Le regard, celui qu’il capte, celui qu’il porte sur le monde, sans doute le fil rouge de son œuvre.



Arthur Le Gallou

Henri Cartier-Bresson

Centre Pompidou

Jusqu'au 9 juin 2014

 
 
 

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